En route vers Ushuaïa
Il est minuit, heure locale à Paris, nous voyageons à bord de la compagnie Flixbus, le bus démarre. Nous nous installons confortablement (autant que possible) et c’est parti. Le chauffeur rencontre d’abord quelques difficultés : autoroute et axes fermés, mais il réussi à nous remettre sur la bonne voie.
Me concernant, je m’endors rapidement, Guillaume lui aura plus de mal à trouver sa position. Je me réveille vers 3 heures lors de notre approche de Calais et de l’Eurotunnel.
Nous passons les barrières de sécurité. Nous faisons d’abord un premier arrêt à la douane française, puis un autre quelques mètres plus loin à la douane anglaise. Tout se passe sans encombre. Nous avons ensuite (et enfin) une pause de 10 minutes pour nous rendre aux toilettes. Vers 5 heures l’embarquement a lieu, au départ nous nous demandons comment le bus va bien pouvoir entrer dans le train, une manœuvre maitrisée met fin à nos interrogations. La traversée d’une trentaine de minutes se passe rapidement. Le train qui avance, tout en étant toujours assis dans le bus, donne une sensation assez étrange.
Sur les derniers kilomètres qui nous séparent de Londres, la fatigue finit par nous emporter. Nous atteignons notre destination vers 7 heures, heure locale, avec une heure d’avance sur l’horaire prévu.
Après avoir récupéré nos sacs, nous nous dirigeons vers Victoria Coach Station. Nous devons en effet prendre nos tickets de train afin de nous rendre à l’aéroport dans l’après-midi. Lorsque je pénètre dans la gare, je me rappelle les conseils et astuces de ma petite sœur pour nous rendre à l’aéroport de Gatwick. Après quelques essais sur la borne automatique (bien beugée), nous arrivons à les récupérer.
Pour aller depuis Londres à l’aéroport de Gatwick , il y a plusieurs possibilités :
1 – Prendre le bus. Il existe des navettes comme par exemple la compagnie « National Express » qui pour 10£/personne (soit un peu moins de 12€, valeur de change 2019) et 1h20 de temps vous amènera à destination. Au vu des conditions de circulations mais aussi du sérieux des compagnies de bus, si vous choisissez ce mode de transport, nous vous conseillons de prévoir de la marge (beaucoup de marge) pour pouvoir gérer les imprévus. Dans notre cas nous avons opté pour l’option suivante.
2 – Prendre le train. La solution la plus économique que nous ayons trouvé est de prendre un premier train (Southern railway) depuis Victoria Coach Station jusqu’à East Croydon pour 5,40£/personne (6,30€), puis un second de East Croydon jusqu’à Gatwick airport pour 6.6£/personne (7,70€ en 2019). A East Croydon nous décidons de sortir de la gare puis d’y entrer une nouvelle fois afin de bien faire valider nos tickets. Nous prenons le premier train à destination de Brighton, Gatwick est le premier arrêt. Par cette solution de voyage vous mettrez environ 50 min.
3 – Prendre le Gatwick express, qui est un train direct vers l’aéroport. Cette solution est la moins économique puisqu’elle coûte 19.90£/personne (soit 23,30€). Elle s’avère néanmoins être la plus rapide, il ne vous faudra que 30 minutes pour rejoindre l’aéroport.
La mission tickets étant faite, nous décidons de nous poser prendre un chocolat chaud (oui parce qu’économiser sur les tickets de train ça permet de s’offrir ce style de petit plaisir). Nous nous arrêtons à Ole&Steen, je commande pour nous et nous nous installons au chaud. Alors que je bois mon chocolat, ma bouillotte mange avec émotion ses dernières tartines au Nocciolatta.
S’ensuit quelques heures de visites, nous nous déplaçons à pied et allons voir le Buckingham palace (Pougounou apprécie la visite).
Nous nous rendons ensuite au st. Jame’s park, dans lequel nous disons bonjour aux écureuils, avant de poursuivre vers le « Guard memorials ». Nous arrivons malheureusement trop tôt pour la relève et poursuivons donc notre route vers le BigBen… en rénovation. Nous nous disons que nous le verrons mieux une prochaine fois. Nous finissons notre visite de Londres par Hyde park dans lequel nous mangeons nos sandwichs prévus de la veille. Il est enfin l’heure pour nous de prendre le train direction l’aéroport.
Nous sommes à l’aéroport, il est 15 heures. Notre avion décolle à 21h20. Nous nous posons dans un coin afin de faire notre bagage à main. Nous y mettons nos vêtements et laissons la majorité de notre équipement de camping dans le sac en soute. Passée l’étape stressante de l’étiquetage des bagages, je regarde ma bouillotte et nous réalisons que ça y est, aucun retour en arrière n’est possible. Le vol est dans un peu plus de 5 heures, nous flânons un peu. Ma bouillotte commence à me stresser car elle a peur d’être refusée à l’embarquement. En effet, nous avons fait le choix de ne pas prendre de billet de continuation.
Un billet de continuation ou de retour peut être demandé lors de l’embarquement et/ou du contrôle à la douane. Ce billet doit prouver que la personne qui voyage sort du pays avant la date d’expiration de son visa (envie d’en savoir plus cliquez ici).
D’après les témoignages trouvés par Guillaume, l’Argentine est un pays qui ne demande que très rarement ce billet, d’où notre décision de tenter le coup sans.
Il est 18h30, petit tour dans les magasins du Duty Free, nous nous achetons un sandwich, quelques chips et gâteaux. 19h20, je fais un dernier appel indispensable à la famille avant le vol. A 20 heures, nous nous dirigeons à la porte d’embarquement, dernière ligne droite. 21h30, décollage !! Ma bouillotte est déjà en train de découvrir les fonctionnalités de l’écran tactile, pendant que moi j’attends que l’avion atteigne sa vitesse de croisière avant de commencer à me détendre. Finalement le plus stressé des deux n’était peut-être pas celui que l’on pensait.
S’ensuit 14 heures de vol pendant lesquels nous essayons tant bien que mal de trouver une position pour dormir (vu la largeur des sièges je vous garanti que ça n’a pas été facile). Nous nous isolons du bruit avec des boules quies et pour ma part, je m’arme de kocolalà. Nous voilà équipés pour passer une nouvelle nuit difficile. Enfin… juste pour moi parce que Guillaume lui a passé pratiquement la totalité du voyage à dormir.
Vers 5 heures du matin, heure locale à Buenos Aires ou pour ceux qui sont encore restés à Londres : 8 heures, nous observons le lever du soleil. Il apparait d’abord rouge et je le prends pour la lumière de l’avion. Comme cela ne clignote pas, je prends l’avis de ma bouillotte qui me dit qu’il s’agit du soleil. Je reste sceptique jusqu’à ce que cela se confirme. Du rouge, la lumière évolue vers une teinte violette. En 10 min, le ciel est maintenant d’un bleu coucher de soleil. Pougounou essaie même de prendre un selfie, mais bon au milieu de l’avion nous n’arrivons malheureusement pas à lui offrir la photo de ses rêves.
Il reste 2h50 de vol, la fatigue se fait un peu moins sentir, jusqu’ici le vol se passe bien et nous n’observons que de toutes petites turbulences. Je commence à ne plus trop en pouvoir d’être coincée au milieu, mais je tiens le coup. Ma bouillotte, elle, reste impassible, en même temps elle a dormi pendant tout le vol.
Il est 5h17, le ciel est maintenant tout bleu couleur nuit. Nous y sommes presque.
A 8 heures, il est temps de se préparer à l’atterrissage. Le ciel est clair et dégagé… D’un seul coup, la couleur du ciel change ?! (échanges de regards entre ma bouillotte et moi), mais il y avait un filtre sur les vitres ! Bon les long-courriers ça se voit, ce n’est pas notre quotidien. Nous rigolons de notre naïveté, puis le pilote amorce le début de la descente. Nous la trouvons longue, il y a quelques secousses et j’ai l’impression que je vais perdre mon tympan droit. Mais, nous finissons par atterrir.
Il est 9 heures, nous faisons maintenant la queue pour l’obtention de nos visas, j’arrive enfin à déboucher mon oreille droite. Devant le guichet ma bouillotte prend le relais pour comprendre la douanière, oui parce qu’après deux très courtes nuits et un espagnol approximatif, j’avais du mal à comprendre ce que l’on me demandait. Pas besoin de présenter un billet de continuation, nous passons sans heurt et obtenons notre visa touristique de 90 jours. Youpi !
Au vu de la crise économique que subit le pays, nous avions prévu de l’euro en espèce pour l’échanger, ce que nous faisons à l’aéroport. En effet, pour retirer de l’argent dans un distributeur automatique, des frais de 8€ s’applique à chaque retrait avec un montant maximal de 80€ par retrait possible, cela revient donc trop cher sur le long terme. Nous échangeons nos 820€ et repartons avec un monticule de billets. En effet, les argentins n’apprécient pas les grosses coupures, et pour vous donner un ordre d’idée un billet de 200$ (pesos argentin) correspond à 3,03€, soit une liasse de 10 cm en petites coupures.
Après cette étape importante, et grâce à notre magnifique espagnol (Holà, Qué tal ?), nous réussissons à obtenir 2 places en bus jusqu’au Terminal Madero. Nous choisissons de voyager avec la compagnie TiendaLeon. Pas besoin de prévoir une réservation en avance, un départ est prévu toutes les heures.
Au delà de ce mode de transport, il existe différents moyens de rallier l’aéroport d’Eizeiza au centre ville :
1 – Prendre un taxi, qui n’est pas la solution la plus économique, les prix oscillants entre 15€ et 25€.
2 – Prendre un bus « express ». Pour nous, il nous en a coûté 490$/personne (soit 7,43€). J’ai été agréablement surprise par le service des bus TiendaLeon : le bus est propre, il y a la climatisation et les bagages sont étiquetés. Votre bagage ne vous sera rendu que sur échange de votre bon remis lors du dépôt en soute. En 30 minutes, nous rejoignons le terminal. Attention, il ne s’agit pas du terminus descendez bien au premier arrêt.
3 – Prendre les bus de ville (les « colectivos »). Ce n’est pas la solution la plus conseillée, le bus passant dans des quartiers peu recommandés. Mais pour environ 1€ et 1 heure de temps, vous arriverez à destination. Elle reste donc la solution la plus économique.
Source : Blog Volemos
Nous descendons du bus, il fait chaud. Avec nos gros sacs, nous nous dirigeons vers l’hostel où une chambre nous attend. Malgré la température estivale, je prends le temps d’apprecier la rue : les batiments hauts, les passants et le sol pavé de noms gravés. A 13 heures, nous prenons possession de notre chambre où j’apprécie de pouvoir me poser (une sieste s’impose).
Il est 19 heures, dans la soirée nous avons prévu de voir un spectacle de Tango. Nous rejoignons la rue où se trouve le théâtre, c’est très animé. Je remarque beaucoup de policiers et je trouve cela rassurant. Pour déjeuner, nous arrêtons notre choix sur un fast food du nom de « Mostaza », après que nous n’ayons pas trouvé le restaurant où nous pensions aller initialement. Notre avis sur les burgers ? Belles photos publicitaires, mais les burgers sont loin de nos espérances, bref encore une chaine parmi tant d’autres.
A 21 heures, nous sommes devant le théâtre Piazzolla, notre table est placée sur le côté au niveau du plateau central de la salle. Nous regardons la carte des vins et des boissons, mais laissons de côté cette option au vu des prix affichés (4$US pour une toute petite bouteille d’eau (un peu plus de 3€), 12$US pour un cocktail, soit 10€). 22 heures, le spectacle commence. Les danseurs sont beaux, l’orchestre live anime le spectacle. Le violoncelliste, charismatique, attire notre regard. Les chanteurs sont agréables à écouter, mais leurs morceaux intercalés entre 2 shows de Tango tend à casser un peu le rythme du spectacle. Ma bouillotte déjà bien fatiguée commence à piquer du nez (sa lutte contre le sommeil la maintiendra néanmoins éveillée). Heureusement les passages dansants sont assez hypnotiques, les danseurs nous offrent des chorégraphies très différentes les unes des autres. Plusieurs styles de Tango sont représentés. Guillaume et moi sommes d’accord pour dire que les portés sont grandioses, plusieurs passages de mouvements de jambes nous laissent stupéfaits. Le seul regret dans tous ça est que notre table était plus basse de la scène, avec toute les têtes devant nous il nous était donc difficile de voir les mouvements de pieds, ce qui a été très frustrant au vu de la danse présentée. Nous ressortons du spectacle contents d’avoir pu voir un peu de cette danse typique d’argentine (une chose en moins à faire dans notre liste).
La salle était belle et je pense que voir ce genre de spectacle vaut le détour, surtout lorsqu’on ne connaît pas la ville. Malgré son caractère exclusivement touristique, nous avons apprécié.
Il est 1 heure du matin, nous partons de notre hostel pour nous rendre à l’aéroport « aeroparque », afin d’atteindre notre destination finale Ushuaïa. Nous reprenons la même compagnie de bus que précédemment pour 230$/personne (3,51€).
A 5 heures l’avion décolle. Nous disons au revoir à Buenos Aires. Le paysage fait son petit effet, nous voyons clairement les structures en bloc de la ville. Puis elle s’efface, pour laisser la place aux nuages. Après une petite sieste d’une heure pour moi, c’est la dernière ligne droite. Ce trajet qui s’annoncait comme étant le plus court, nous paraît finalement le plus long.
Après un peu moins de 4 heures de vol, ça y est nous y sommes, il est 9 heures et nous goûtons aux premières fraîcheurs et bourrasques de vents qu’a à nous offrir Ushuaïa.
3 commentaires
FOURMY QUINTON SYLVIE
Bravo pour le récit de votre voyage. Plein d émotion et de rires. On attend avec impatience les commentaires de pougounou sur les treks. Bisous
Raphael Groussier
Super content de voire que vous êtes bien arrivé.
J’ai vus aussi que votre voyage commence bien avec le bateau et les lion de mer c’est cool pour vous profiter à fond 😉
MaBouillotte
Merci Raphy. Au plaisir de peut-être te voir gambader avec nous 😀