Argentine,  Treks,  Ushuaïa

Trek – Lac Témpanos via la Paso de la Oveja (4 jours)

Cet article a été écrit par Ma Bouillotte, appréciez le comme il se le doit. J’interviens uniquement entre parenthèses.

C’est parti pour notre première randonnée à Ushuaïa. Nous décidons de faire la « Paso de Oveja » et d’enchaîner sur la « Laguna de los Témpanos », soit environ 4 jours de randonnée à un rythme tranquille (en 3 jours, c’est envisageable).

Itinéraire de la randonnée

Journée n°1 : La Posta Hostel → Lac Caminante

7h30 – 820m de dénivelé – 16 km

Nous partons depuis notre auberge de jeunesse (La Posta Hostel). Le gérant de l’hostel nous propose gentiment de déposer nos affaires inutiles dans son local, mais nous refusons car nous n’avons pas prévu de revenir dans cette zone d’Ushuaïa.

Après avoir quitté l’hostel, nous faisons une première pause pour régler nos sacs et nous protéger du soleil. Les sacs sont lourds. Nous ne sommes pas habitués à porter autant en randonnée mais lors d’un Tour du Monde, il faut prévoir davantage de choses.

Nous longeons la route n°3 en direction du Parc National. La première partie de la route est asphaltée, puis elle se transforme en terre en sortant d’Ushuaïa. Les camions et les bus soulèvent alors des nuages de poussières qui nous aveuglent.

Sur la route n°3 vers le bout du monde

Au bout de 4 km, nous bifurquons pour prendre une route secondaire beaucoup plus calme qui mène au sentier de randonnée. Le sentier est balisé avec des jalons jaunes sur cette portion. On prend un petite pause pour se retourner et apprécier le panorama sur Ushuaïa et sa baie.

Vue sur la baie d’Ushuaïa

Nous arrivons enfin au départ de la randonnée. Nous rencontrons notre premier passage acrobatique pour accéder au sentier.

Charlotte au niveau du passage acrobatique

Nous nous enfonçons dans les sous-bois, la pente est douce et le sentier est maintenant marqué par des jalons rouges et des objets réfléchissants sur les arbres. Je suis d’ailleurs positivement étonné de la qualité du sentier. Les rayons du soleil traversent le couvert forestier pour nous offrir un magnifique décor. Nous marchons environ 1h45 dans cette ambiance pour atteindre l’orée du bois. C’est l’heure de la pause sandwich pendant laquelle nous croisons une dizaine de personnes. C’est alors l’occasion de pratiquer la prononciation du « Holà » argentin.

Depuis ce point, on se dirige ensuite vers l’amont de la vallée. Le sentier est plat et peu intéressant. Nous aperçevons quand même des cascades vertigineuses alimentées par la fonte des neiges, ainsi que quelques chevaux « sauvages ».

Vallée de la Oveja
Quelques cascades

Après le passage du col, la descente est plus compliquée. Il y a plusieurs névés à traverser et le sentier à tendance à disparaitre. Le sol est également très caillouteux et glissant. Chaque pas est calculé pour éviter la glissade. Mais nous sommes chanceux car pendant la descente, le ciel bleu refait son apparition.

Descente sur un névé

Nous nous dépêchons alors de rejoindre le lac « del Caminante ». Pour cela, nous remontons sur un chemin escarpé qui nous mène sur les hauteurs du lac, magnifique ! Nous commençons alors une descente épineuse dans une rivière glissante pour atteindre le lac.

Sur le chemin escarpé en direction du lac
La Laguna del Caminante

Arrivés au lac, la zone de bivouac est immense avec de nombreux très bon spots pour installer la tente. Notre journée s’achève ici avec le coucher du soleil sur notre tente.

Journée n°2 : Lac Caminante → Bivouac

5h30 – 245m de dénivelé – 12 km

Nous nous réveillons avec l’écho de la rivière. Pougounou décide de prendre son petit déjeuner au bord du lac. Il profite du beau temps. Quant à nous, nous restons au chaud dans nos duvets. La première nuit en bivouac s’est bien passée même si l’organisation de la tente avec des sacs de 60 litres est bien différente qu’avec des 45 litres.

Pougounou en train de profiter du lac

Pour cette journée, notre objectif est d’atteindre le camping « La Encantada ». Nous refaisons une partie du trajet de la veille, notamment la portion escarpée pendant laquelle nos chevilles souffrent. Nous profitons un dernier instant de la vue sur la vallée avant de s’enfoncer dans les sous-bois.

Vue depuis les hauteurs du lac Caminante

Dans la forêt, le sentier est boueux et de nombreux tronc jonchent le sol, ce qui freine notre progression. Nous traversons également des ponts très rustiques… plus périlleux les uns que les autres.

Guillaume en train de traverser sur un pont très… rustique

Puis nous alternons entre chemins boueux et sentier sec. Cela demande beaucoup d’attention car une petite erreur… Eh hop… Nous nous retrouvons à plonger dans la boue (n’est ce pas ma bouillotte). Notre allure est lente. Nous mettons environ 3 heures à faire 4 km.

Nous commençons alors à voir le ravage des castors sur la forêt. Les arbres sont morts et la plupart jonchent le sol. Le fond de vallée est marécageux à cause des barrages. Nous entrons dans une autre ambiance.

Le paysage ravagé par les castors

Après 6 heures de marche intense et lente dans les sous-bois, nous décidons finalement de nous arrêter sur une aire de bivouac. Nous sortons nos filtres pour faire le plein d’eau. En effet, les fameux castors polluent l’eau avec leur déjections. Ils transmettent une infection s’appelant la Giardiase. Elle provoque une gamme de symptômes intestinaux pendant 2 semaines.

Grâce à l’eau filtrée, nous avons pu faire notre popote habituelle et profiter de notre repas… Enfin de ce qui l’en reste car toutes nos pâtes sont tombées sur nos matelas…Bref la fatigue nous gagne, il est temps de dormir.

Journée n°3 : Bivouac → Lac Témpanos

5h – 537m de dénivelé – 8 km

Pour cette troisième journée de randonnée, nous prenons la direction du Lac Témpanos. Avant de partir, nous prenons quelques photos avec des chevaux « sauvages » venus nous saluer. Nous croisons également une troupe de gardes forestiers nous disant qu’il était interdit de camper ici. Puis…rien, ils sont repartis.

Nous continuons alors notre chemin dans les sous-bois jusqu’à l’embranchement permettant d’accéder au sentier du lac.

Nous arrivons dans une nouvelle atmosphère type lande. Le paysage s’ouvre. L’ambiance y est vraiment singulière. La rivière coule au fond de vallée. Tout semble paisible.

Fond de vallée

Comme la veille, nous essayons d’esquiver au mieux la boue pour accéder au pont qui enjambe la rivière. Depuis le pont, le sentier est davantage « sec » et serpente dans la foret. Il est bien entretenu et balisé par des marques oranges et bleues.

Pont permettant de traverser la rivière Grande

En sortant de la forêt, nous suivons la rivière dans un paysage alpin magnifique. Nous sommes également frappés par des rafales de vent qui pour une fois nous aident à monter. Arrivés au lac, le paysage est splendide, l’eau du lac y est bleue turquoise, le reflet du soleil sur le glacier est grandiose. Une partie du lac est encore gelée donnant un sentiment intemporel. Pougounou sort de sa protection de pluie pour apprécier le paysage.

Dommage qu’il y ait beaucoup de personnes avec leurs musiques fortes et bruyantes qui rompent la tranquillité du lieu.

A la montée, nous avions remarqué une zone de bivouac en contre-bas. Nous décidons alors de redescendre toujours aidés par le vent. Au passage de la rivière sur des troncs instables, Charlotte chute dans l’eau et rattrape in-extremis son bâton de marche (réflexe de folie). Saine et sauve, nous finissons par marcher les 50 m restants avant d’atteindre le bivouac.

Il est 17 heures, on profite du soleil et nous lézardons. Nous voyons d’autres personnes à la recherche d’une place de bivouac pour ce soir, nous nous dépêchons alors de monter la tente. Tout est prêt pour passer une bonne nuit !

En train de faire la popote

Journée n°4 : Lac Témpanos → Ushuaïa – Mirador Beagle Hostel

5h – 543m de dénivelé – 13 km

Levés à 6 heures, il a plu une partie de la nuit et il commence à neiger. Le temps de faire notre routine matinale il y a déjà 1 cm de neige. Nous plions rapidement la tente pour éviter qu’elle soit trop trempée, puis nous décampons du coin.

Le sentier est devenu très glissant, je fais d’ailleurs une belle glissade de 2 mètres sur les fesses. Quant à Charlotte, elle garde son calme et descend à son allure. Nous atteignons le pont de la veille sans autre accro. Nous passons la zone humide quant tout à coup mon pied s’enfonce de 30 cm dans la boue. Je m’extrais difficilement sous les yeux inquiets de Charlotte (en même temps j’avais fait pareille la veille et à cet exact endroit). La journée s’annonce bien !

Ce matin, il neige !

Nous continuons notre chemin jusqu’à la barrière d’entrée de la randonnée. Sur un des panneaux de la barrière, il est écrit « Closed Trail » mais il ne faut pas en tenir compte puisque tout le monde emprunte ce passage.

Nous marchons ensuite sur la route pour rejoindre Ushuaïa. Après environ 2 heures de marche, nous arrivons enfin à notre hostel.

Quelle magnifique première randonnée ! Elle nous a échauffés pour notre prochaine randonnée qui elle, sera perdue dans la pampa sauvage de la terre de feu.

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